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Lecture, écriture et traductions... des é-mot-ions, des sens-ations... un grand appétit de découvrir et de créer sans cesse de nouveaux mots.

jeudi 12 novembre 2009

Espérance-Attente-Anticipation

Pandora

"Débats des bars, [...] débat du soir"
Pirate de St Victor

La boîte de Pandore...quelle histoire extraordinaire, quelle belle façon de justifier tous nos maux...

Quelqu'un m'a dit qu' aller à l'étranger, c'était ouvrir une telle boîte. Une fois qu'elle est ouverte, il n'y a plus moyen de la refermer ni de faire comme si rien de tout cela n'était arrivé. Il semblerait que le contenu de ce message soit par ailleurs plus général. Faire un choix, ouvrir une porte, tourner à droite, c'est se décider POUR quelque chose et par la même occasion CONTRE autre chose (cf. Solo Album, p. 47). Avoir les deux est impensable. Une fois la décision prise, il n'y a pas de retour sans blessures.

Cette phrase me touche particulièrement, me blesse presque, me rappelle que les regrets sont contre-productifs et simultanément je ne peux qu'accepter cette affirmation, la faire mienne.

Je réalise que ma philosophie de vie (si tant est que j'en ai une? Philosophie n'est pas le mot, disons plutôt "conception") est basée sur la spontanéité. J'ouvre la boîte et réfléchis ensuite si le jeu en valait la chandelle.

Les déceptions peuvent être cruelles.

Mais je n'imagine pas de vivre autrement, surprotégée dans un cocon de pierre et de métal. Il faut tout tenter (dans une certaine mesure) si l'on veut avoir une vue d'ensemble.

Et revenir au point de départ n'est pas un échec, tant qu'il n'est pas accompagné de regrets.

L'erreur est humaine, merci à Pandora de nous le rappeler...

(In)conscience pure


Le froid acéré du matin, la netteté des contours...a strawberry-vanilla sky.

Une belle journée s'annonce...

jeudi 5 novembre 2009

Some Might Say

Comment ne pas se sentir étrangement attiré par une vie telle que celle du anti-héros de Solo Album...une vie où le distributeur de billets est toujours très généreux, la musique coule à flots, et les seuls soucis du quotidien sont de savoir quels nouveaux vinyls on va s'acheter aujourd'hui. Pas de responsabilité, de contraintes, juste se laisser porter par le vent de la vie. Sans se soucier du lendemain. Une légère ressemblance avec les héros, tout aussi anti-, de Murakami, me le rend très sympathique ce pauvre narrateur sans nom. Sauf que lui il n'est pas sur la piste d'une histoire fabuleuse, mais à la recherche d'une solution pour reconquérir son ex-copine qui, soit dit en passant, l'a quitté par fax...
Depuis il ne vit plus, il survit. À haute dose de télévision, vinyls d'Oasis et soirées vacillantes où même la coke et l'alcool ne lui sont d'aucun secours pour sortir de son marasme (Note: Ce n'est pas cet aspect là que je trouve "attirant", je vous rassure tout de suite!). Les jours défilent et il se contente, passif, d'observer les autres, ceux qui sortent le dimanche, qui semblent avoir toujours un but invisible et qui font des choses "sensées", telles que acheter des tupperwares ou bien sortir les poubelles. . .
Il fait des listes, des classement, catégorise, analyse, pour toujours en revenir au même point: c'était tellement mieux avant...

Un petit extrait pour vous:
"J'aimerais faire des choses utiles. Du moins considérées comme telles: ranger, m'occuper de la paperasse qui traîne (ou au moins commencer à le faire), lire un, voire même deux livres, rencontrer des gens intelligents, faire la vaisselle, passer l'aspirateur, faire du sport, faire du sport avec une femme, aérer, jeter les poubelles (verre et papier). Mais aujourd'hui, non ce n'est pas le bon jour, tout comme hier d'ailleurs, quant à demain, je n'ose même pas y penser. [...]
C'est au moment de la puberté qu'on se laisse envahir pour la première fois par cette pensée: ces mouvements de va-et-vient perpétuels tels que s'habiller-se déshabiller, gagner-perdre, salir-nettoyer, tomber amoureux-cesser de l'être, acheter-vendre ne peuvent que vous rendre fou. Et pathétiquement on continue de se demander: dans quel BUT?" (Solo Album, Benjamin von Stuckrad-Barre. Köln 1999.)

mercredi 4 novembre 2009

Melting Pot

J'aimerais vous raconter tant de choses, mais je réalise que ce blog est tout aussi frustrant que mes visites d'une semaine tous les trois mois...il m'est impossible de tout vous communiquer:

La beauté de Brême et la vue de ma terrasse en automne, les nombreux projets qui s'amoncellent dans ma tête, le soulagement d'en avoir fini avec les trois devoirs de cet été (deux bonnes notes pour le moment), mon voyage à Edinburgh et Newcastle (terminé par une gastro), les nouveaux assistants, les derniers livres que j'ai lus et mon envie de refaire du latin, mon prochain week end à Berlin (DELPHINE!!!), mes multiples heures de soutien à droite à gauche et le gros inconvénient posé par le fait que je n'aurais pas d'agenda avant janvier...plus le stress de Noel bien sûr et des exposés, des amitiés et des rencontres qui vont et viennent sans prendre de forme définitive...les nuages vus de l'avion, ressemblant étrangement à un immense jardin zen, patiemment mis en place par un moine céleste aux pouvoirs sans limites...la grande question de savoir ce que je vais bien pouvoir faire après ce merveilleux master de GERMANISTIK...le froid régnant actuellement sur l'ensemble de la ville...

D'une certaine façon, je revis en ce moment, tout n'est pas au beau fixe (surtout pas la température extérieure ET intérieure), mais il me semble que je commence à aimer cette ville, à la connaître, à sentir ses mouvements et changements d'humeur, souvent en adéquation avec les miens. Je vis un grand projet d'écriture (inspiré par La fille sans qualités, L'ultime question ainsi que L'aigle et l'ange, tous trois de Juli Zeh) qui ne verra sûrement pas le jour avant bien longtemps, mais l'idée seule me plaît et je joue avec, me laissant emporter par des fantaisies théâtrales et filmiques.

La vie suit son cours et malgré le poids de certaines pensées, elle me plaît toujours autant cette vie que je me suis construite.